"EXPOSITION MONTMARTRE
GALERIE 3F 58 rue des trois frères 75018 PARIS
Peintures sur soie, aquarelles, acryliques, photos...
Collectif de l'association d'Art et de soie et autres suppo..."
 


peinture
Un peu d'histoire...

Nous distinguerons trois grandes étapes dans l’histoire de la peinture sur soie :
La contribution essentielle de la Chine
le batik
le serti à la gutta

La Chine :


Concrètement il faut pinceau, encre et support pour peindre. Et avant l’invention du papier les chinois avaient coutume de peindre sur soie.

Le pinceau :

On connaît assez mal l’origine du pinceau, on pense qu’il fit son apparition dans la période des Royaumes combattants (les Zhou, 1050-221av. J.C.) peut être même avant. Il est en tout cas certain qu’on l’utilisait sous la dynastie Ts’in au III°siècle av. J.C.
Il a peu changé au cours des siècles. De nos jours la pointe du pinceau est en poils de bouc, de lièvre, de martre, ou de cerf, le manche en bambou ou en roseau.

L’encre :

L’origine de l’encre remonte fort loin, peut être même au néolithique (6000 à 1700 av. J. C.) A cette époque, différentes sortes de minéraux et de laque noire servaient d’encre. La « Che-mo », obtenue à partir de graphite (plomb noir) est l’ancêtre direct de l’encre, elle remplaça la laque sous la dynastie des Han de l’Ouest (III°siècle av. J.C.) . Les éléments de base nécessaires à la fabrication de l’encre n’ont pratiquement pas changé depuis lors : suie, colle et mélanges aromatiques.

La soie :

Il est impossible de dater avec exactitude l’apparition de la soie en Chine. Le plus vieux fragment de soie découvert en Chine date de 2570 av.JC. D’autres fragments ont été retrouvés dans les tombes royales de la dynastie des Shang du XVII° au XI° siècle av. J. C. mais ce n’est que sous la dynastie des Han, deux siècles avant notre ère que la soie prend sa place dans la vie courante chinoise.

Vestiges de la peinture sur soie :

  • De 1972 à 1974 d’importantes fouilles archéologiques ont permis de découvrir la plus ancienne peinture sur soie.

    A Ma-Wang-Touai (Mawangdui) nom du site, dans la banlieue de Tch’ang-cha province de Hou-nan en Chine centrale, on découvrit trois tombes datant des Han (-190-168 av J.C.) contenant les momies du marquis de DAI, de sa femme et de son fils. Celle de la marquise est dans un excellent état de conservation. Elle reposait dans la tombe n°1 dans une chambre funéraire en bois, enveloppée de 20 épaisseurs de tissu et un grand nombre d’objets funéraires de valeur en parfait état.

    Parmi les 50 pièces de soie brodée, des vêtements et surtout une bannière funéraire peinte, aux fins contours d’encre noire délimitant des surfaces closes que viennent remplir sans modelé des lavis de couleur.


  • detail
    Doc. UNESCO
    Elle comprend trois compositions représentant l’univers : le ciel, la terre et les empires souterrains. En forme de T cette pièce de soie mesure plus de 2 mètres de long, 92 cm de large dans sa partie supérieure : le ciel, et près de la moitié dans sa partie inférieure : la terre avec vraisemblablement le portrait de la dame enterrée, et le monde souterrain. La morte était vraisemblablement l’épouse du premier marquis de Tai , titre institué en 193 avant notre ère.
    La plupart des couleurs sont d’origine végétale, mais des pigments minéraux comme le cinabre, l’azurite (nuances bleues) et la malachite (nuances vertes) donnent à la toile tout leur éclat.
    Peintes sur soie, les scènes qu’elle représente sont à la fois inspirées de mythes et légendes et de la vie quotidienne ; l’artiste anonyme, qui les a restituées en un tout, a atteint au chef d’œuvre.
    peinture ancienne
    Doc. UNESCO



    Le Batik :


    Mot d’origine indonésienne signifiant ce qui se dessine, ce qui se peint. Le procédé consiste à faire des réserves sur le tissu de manière à empêcher le passage de la teinture ; la substance protectrice est principalement la cire et parfois l’amidon, les résines, les pâtes végétales, l’argile…
    Ce n’est pas une technique uniquement réservée à la soie mais c’est une technique de la peinture sur soie qui, donc, fait partie de l’histoire de la peinture sur soie.
    Les plus anciens batiks que l’on connaisse ont été découverts en Egypte et datent du V°siècle , en Chine la technique du batik est connue depuis le VI°siècle et est introduite au Japon au VIII°siècle, en Inde, sans doute à cause du climat, on n’a retrouvé aucun reste de batik, cependant les fresques des grottes d’Ajanta datant des VI° et VII° siècles montrent des personnages dont les vêtements sont décorés au batik.. On retrouve les mêmes traces à Java et à Bali dans les temples antérieurs au XIII° siècle. C’est sur l’île de Java que le batik s’est pleinement épanoui.
    En Europe le batik fut introduit par les hollandais au XVII°siècle,et au siècle suivant ils réalisent eux-mêmes leurs batiks en Hollande. Au début du XX° siècle la technique se répand en Angleterre et séduit les créateurs européens, notamment le grand couturier français Poiret. Engouement qui diminue peu à peu pour reprendre dans les années soixante.
    Actuellement on pratique cet art en Asie du Sud Est, au Japon, en Inde, en Chine, en Asie Centrale, au Caucase, en Afrique, aux Etats-Unis, ….et en France. On le pratique, aujourd’hui, de deux façons :
  • Le batik traditionnel avec des réserves et l’immersion du tissu dans un bain de teinture.
  • Le batik sur cadre avec des réserves et l’emploi de peintures liquides

  • Nous recommandons la collection de batiks anciens de Rudolf Smend dans sa galerie à Cologne et son livre "Batik de Java et de Sumatra de la Cour et des Palais".

                  peinture ancienne
                  Doc. Smend

    Le serti à la gutta :


    On raconte que ce sont les Mongols, envahisseurs de la Chine, qui rapportèrent en Russie cette idée de décorer les étoffes de façon définie, volontaire et sans autre hasard que celui de l’imagination de l’artiste, technique dérivée de celle du cloisonnement des émaux. Et ce furent les russes blancs et autres habitants de l’ Europe de l’ Est contraints à l’exil par les bouleversements politiques résultant de la Première Guerre Mondiale qui apportèrent en France la technique du dessin serti. Pauvres ou anciens riches ils apportaient en France ce savoir faire millénaire.
    Les immigrants russes fondèrent plusieurs ateliers à Paris et à Lyon notamment, et audacieux présentèrent leurs réalisations aux grands noms de la haute couture. Le succès fut total, Paul Poiret et bien d’autres les sollicitèrent afin d’élaborer quelques uns de leurs plus beaux modèles.
    Durant les Années Folles ce fut une floraison d’ateliers de peinture sur soie utilisant la gutta, rivalisant d’imagination, s’inspirant du courant artistique Art Déco. Robes fluides, foulards souples, étoles aériennes peints à la main parérent les belles de l’époque.
    Peu d’ateliers survécurent à la Deuxième Guerre Mondiale mais des grandes maisons continuèrent à fonctionner avec vaillance jusqu’en 1970. Les nouveaux clients de cette après-guerre notamment à Lyon venaient d’Amérique ou des Emirats du Golfe. La gutta de l’époque était colorée de poudre d’or ou de poussière de diamant et ornait de légères mousselines ou des lourds crêpes de Chine destinés à parer les filles de Shéhérazade ou les stars de Hollywood . Durant cette période l’Italie apportait aux motifs et aux couleurs de la gutta une joie et une verve que la soierie lyonnaise trop solennelle ne possédait pas.
    Après les années 70 les grands ateliers fermèrent, seuls quelques artisans continuèrent penchés sur leurs cadres ou leurs métiers. . Nous tenons à exprimer ici notre reconnaissance à un de ces derniers artisans, feu Arcady Kniazieff, qui contribua avec dévouement au nouvel essor de notre art, car c’est alors que la peinture sur soie devint un loisir créatif pour le grand public, un moyen d’expression personnelle que tout un chacun pouvait apprivoiser.

                  peinture ancienne
                  Doc. Léonard




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